Ou plutôt… des plans pour rédiger son livre.
Maintes et maintes fois, auteurs chevronnés ou futurs écrivains, vous avez dû chercher la vérité.
Tenter d’apporter une réponse définitive à ces questions aussi épineuses que fatidiques.
Si je n’établis pas de plan pour écrire mon ouvrage, vais-je à la catastrophe ?
Une « méthode » spécifique pour réussir mon œuvre littéraire est-elle indispensable ?
Ou encore…
Écrire un livre ? Architecturer la narration et le dialogue ?
Oui, mais par où commencer ?
Proposons en premier lieu une vision particulière à ces questionnements ;
Peut-être qu’avant tous ces tourments inextricables qui précèdent l’écriture d’un roman ou d’une biographie, pour exemple, nous pourrions nous demander ;
Qui suis-je ? Quelles sont les caractéristiques de mon intellect ? Comment fonctionne-t-il au quotidien ? Comment gère-t-il les flux d’informations ?
Ce préambule peut sembler totalement hors de propos à celui qui souhaite se lancer dans la réalisation d’un livre.
Et pourtant.
Les traits de notre psychologie qui s’expriment dans notre vie de tous les jours, et en particulier celui de cet outil fabuleux qu’est notre mental, nous révèlent le degré de notre capacité à structurer la réception et la transmission de données ainsi qu’à ordonner notre vie quotidienne.
En effet — nous serons certainement tous en accord sur ce point — certaines personnes font preuve d’une organisation sans failles dans la gestion de leurs activités diverses et variées. Ils possèdent la logique, le pragmatisme, l’ordre dans l’espace et le temps, et peuvent aussi vous raconter une histoire interminable ou déblatérer un monologue d’une heure avec fluidité, concision, sans jamais perdre ni la chronologie ni sombrer dans le chaos des mots.
Et pour d’autres… cela s’avère être une difficulté voire un défi presque insurmontable.
N’oublions pas que l’écriture est un mode de communication au même titre que la parole. Elle est donc soumise aux mêmes « lois » intrinsèques à notre psyché ainsi que l’ensemble de nos processus de communications.
Et la gestion du quotidien dans tout cela, me direz-vous ?
Eh bien, l’organisation de votre vie de tous les jours et les différentes tâches que vous effectuez ne sont que le reflet matériel du fonctionnement de votre mental.
C’est un concept étrange et peu commun, je vous l’accorde.
Mais en tentant l’expérience de l’autoanalyse sur ce sujet, vous pourrez peut-être répondre à « Qui suis-je ? » du point de vue du mécanisme de votre intellect.
Deux circonstances se présenteront alors suite à la révélation.
Soit, vous êtes naturellement structuré(e). Soit, vous ne l’êtes pas.
Vous comprendrez ainsi que le premier cas vous chuchote que si vous projetez d'écrire un livre, même en tant que débutant, l’idée du plan drastique sera moins cruciale pour vous que pour d’autres. Vous avez déjà « l’architecture dans le sang ».
Cela ne signifie pas que tout est permis ou acquis. Bien sûr, dans une histoire, il faut un début, une fin, des personnages, des recherches, y intégrer un ou plusieurs sujets qui vous tiennent à cœur...
Néanmoins, en toute logique, la cohérence de votre récit devrait s’établir avec un peu plus de facilité.
Au fil des pages pour un roman ou bien des lignes d’un article l’agencement méthodique devrait être présent sans que vous ayez forcément à travailler le thème tel un damné.
Une seule solution pour le vérifier. L’essai !
Je vous suggère ici, à cette étape, de tenter vraiment l’expérience de l’écriture, et de partager vos impressions dans la section commentaires liée à cet article. Dans une idée de partage et d’échange avec les autres commentateurs.
Observez-vous. Écrivez un chapitre, ou bien deux ou trois. Et puis, pourquoi ne pas les faire lire à votre entourage pour recueillir leurs réactions ?
En tant qu’écrivaine, et pour la saga « Les espérants » plus particulièrement, je n’ai suivi aucun plan.
Il s’agit pourtant de trois tomes de 500 pages environ, et d’après les retours, tout va bien à ce niveau là.
Évidemment, d’autres points ont nécessité mon attention. Je ne pense pas qu’un ouvrage peut être parfait dès le premier jet et tous les auteur(e)s ont des faiblesses sur lesquelles il faut œuvrer inlassablement. Moi y compris.
Sur ce, posons à présent un regard sur le deuxième cas et tous ceux qui se battent avec l’organisation, la structure et la chronologie qui va de pair.
Faut-il un plan ? Je pencherai forcément pour le oui.
Lequel ? Un nombre faramineux d’ateliers d’écriture et conseillers existent pour répondre à cette interrogation légitime.
Ils vous proposent de lire assidûment, promeuvent certains logiciels, préconisent de mettre sur papier les intrigues, les évènements, les personnages, etc.
Bien évidemment, toutes ces recommandations sont avisées et utiles.
Mais il s’agit de généralité. Même si certaines plateformes, j'en suis sûre, offrent des conseils personnalisés aux auteur(e)s établis ou novices.
À mon avis, d’autres paramètres que l’on pourrait ranger dans la catégorie des
« plans à observer » peuvent être retenus parmi les dizaines, que vous-même en tant qu’auteur(e)s, prôneriez peut-être.
Je n’exposerai dans cet article que ceux qui me paraissent primordiaux.
Mon intention n’étant pas de créer un recueil exhaustif et enfermant mais plutôt de vous laisser la pleine expression sur cette question.
Primo — La recontextualisation récurrente du texte.
Rappelez-vous, lorsque dans votre passé proche ou lointain vous écoutiez un ami ou autres narrateurs vous raconter une histoire. Ne l’avez-vous jamais interrompu en lui disant
« Il vient d’où déjà ? » ou bien « Mais attends… C’était son frère ou son père ? ».
Et là, vous êtes obligés de recontextualiser. De revenir en arrière pour réitérer certains points ou faits. Votre ami s’est perdu dans votre discours...
Idem, dans un livre. Et peut-être plus particulièrement dans le roman. Vous ne pouvez pas échapper à l’obligation de remémorer à certains endroits, afin qu’ils restent accrochés à la mémoire et s’enracinent en elle, certaines phases ou contextes "pivots" de votre récit. Exercice peu simple, subtil, à intégrer et appliquer.
Mais selon moi, indispensable à la fluidité, le confort de lecture, et la prégnance de votre ouvrage.
Secondo — L’écriture trop « métaphorique » qui nuit à la logique du récit
Un des problèmes et points de travail qui me concerne directement en tant qu’auteure.
Lorsque vous écrivez, et surtout quand vous pratiquez l’écriture inspirée, un film se déroule dans votre tête et vous n’êtes plus que le dactylographe qui transpose les scénarios en mots sur papiers ou fichiers informatiques. L’imagerie mentale fonctionne à plein régime, avec son univers de symboles, donnant parfois des paragraphes où se glissent des figures de style originales et individuelles difficilement compréhensibles pour votre lectorat.
La partie en question est alors trop embrouillée, trop imagée.
Vous, en tant qu’auteur(e), vous comprenez ces métaphores qui sont nées de votre esprit.
Le lecteur, non. Du moins, pas toujours. Il faut donc opérer un retour à l’élémentarité voire la simplicité sans se noyer dans le simplisme afin de le rendre de nouveau accessible et clair. Sacrifier cette part de poésie, ce langage de l’âme qui vous plaît, vous emporte, mais qui n’a un véritable sens que pour vous.
En d’autres mots, supprimer la source de confusions au profit de la logique.
Dans le roman, trop de poésie tue la poésie...
Un autre élément de la planification qu’il me paraissait important d’aborder.
Comme je l’ai mentionné plus haut, il en existe beaucoup d’autres qui viennent s’ajouter aux méthodes de base ainsi qu’à ces deux exemples.
Vous en connaissez certainement de par votre propre expérience.
Donc finalement, si je voulais trancher définitivement avec l’idée du plan… je dirais qu’il dépend de l’écrivain.
Et surtout de l’être humain doué d'un certain intellect que vous êtes avant tout.
Qu'il y a une base et DES écrivains.
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