Auteur et écrivain en herbe, vous avez l’idée, vous avez la passion et vous avez
la détermination ?
Pour savoir comment écrire un roman fantastique et construire un récit palpitant, prenez un instant pour découvrir quelques bons conseils.
L’objectif : vous donner les clefs pour affiner l’histoire, la narration et les péripéties de votre livre, en laissant votre plume et votre inspiration régaler vos lecteurs !
1. Posez les fondations d’un univers féérique… Mais cohérent !
Une histoire qui se suffit à elle-même, dénuée de tout contexte ou de toute continuité ? Cela ne viendrait pas forcément à l’idée du commun des mortels.
Lorsque vous écrivez, pensez toujours à l’univers dans lequel s’inscrit votre récit. Un monde évolue autour des protagonistes, parfois de façon indépendante à l’histoire. La saga les espérants est pensée de manière à construire une suite, une continuité… Un peu de la même façon qu’un livre n’est pas qu’un échange éphémère entre auteur et lecteur au moment où les yeux parcourent les pages, mais bien le point de départ de multiples émotions qui perdurent après la fin.
L’imagination sera la seule limite à votre univers fantastique ou ésotérique… Au même titre que la cohérence. Car un monde crédible repose sur des règles, sans quoi vous vous risquez à voir apparaître des pirouettes et facilités scénaristiques bien pauvres dans votre récit. Au cinéma et au théâtre, on parle de deus ex machina : le « dieu issu de la machine ». Ces personnages aux pouvoirs sortis de nulle part interviennent de manière invraisemblable (et peu crédible aux yeux du spectateur) pour faire avancer le chapitre.
Votre univers mérite de vrais enjeux et une cohérence à toute épreuve.
2. Façonnez une atmosphère qui vous prend au corps
Pourquoi se souvient-on de l’Appel de Cthulhu de H.P Lovecraft ? Ne serait-ce pas aussi pour cette ambiance si lourde, pour ne pas dire pesante, qui accable autant le lecteur que le récit ? Ou, dans un univers encore plus grand public, ne se remémore-t-on pas les aventures de Jonathan Harker dans Dracula, de Bram Stoker, à force des vives inquiétudes qui parsèment chacun des pas du protagoniste ?
Soyons au clair : inquiéter et faire peur n’est pas la recette miracle pour écrire un roman fantastique. Mais pourquoi ne pas disséminer ici et là des éléments contextuels invitant l’imaginaire à se focaliser sur une image plus sombre, voire anormale au regard de l’histoire principale ? Une ville abandonnée ou un immeuble désaffecté, une route déserte, avec une difficulté météorologique comme la pluie ou le vent para-achevant cette esquisse de noirceur… Les idées ne manquent pas.
Bien sûr, en matière de surnaturel, vous pouvez recourir au bestiaire habituel qui réunit les créatures de la fantasy, du mort-vivant au loup-garou en passant par les mutants.
3. Élaborez votre schéma narratif pour structurer et écrire un récit fantastique
Lorsque vous savez à peu près où aller, et avec quels personnages, vous pouvez structurer votre récit de manière claire et cohérente. En confrontant les fiches de vos personnages à un schéma narratif élaboré, vous dégagerez la ligne directrice de votre récit :
à travers les yeux de votre lecteur ;
mais aussi à travers ceux de chacun des personnages.
Puisqu’un personnage n’a pas forcément le même point de vue que le lecteur, vous devrez lui faire vivre :
une situation initiale, peut-être pour fixer un cadre réel ;
un élément déclencheur, jonché de surnaturel ;
des péripéties, distillant peur, inquiétude et doute ;
une résolution et une fin de récit uniques.
Gardez en tête ces étapes pour octroyer cohérence et efficacité à votre histoire fantastique ou ésotérique. Tout comme un plan, vous pouvez toujours remanier chacune des étapes de votre livre au fur et à mesure. Remaniez-le, ajustez-le autant que vous voulez, car des évidences se dessinent à travers l’écriture.
4. Entrecroisez les scènes et les intrigues pour mieux écrire votre roman fantastique
Voici une technique d’écriture assez présente dans certaines sagas fantastiques comme celles de Terry Goodking, David Gemmel ou Brandon Sanderson : le croisement des scènes. On la retrouve aussi dans des livres mêlant policier et mystère comme La Croix des Assassins de Giacometti et Ravenne.
Vous pouvez commencer à raconter une scène d’action par exemple, un moment où les personnages sont en mouvement… Avant de vous interrompre et de passer à un autre décor, un autre protagoniste plongé dans une toute autre intrigue. Ensuite, revenez à la première description. Avec cette pause dans le récit, vous créez une étincelle de frustration chez le lecteur, et dynamisez votre narration.
N’abusez pas trop de cette méthode, au risque bien sûr de perdre votre audience et toute l’efficacité de cette technique d’écriture !
5. Confiez des particularités à vos personnages
Un caractère acariâtre ou autoritaire, une maladie ou marque de naissance, un passé parsemé de zones d’ombre… Tous ces traits distinctifs apportent de la profondeur et de l’intérêt à vos différents personnages.
Pour prendre un classique de la littérature, l'Attrape-cœurs de J.D. Salinger présente le protagoniste Holden Caulfield, qui se distingue par un sarcasme dissimulant une véritable vulnérabilité. En quête de sa place dans un monde injuste, il renvoie une image troublante, même pour le lecteur. De son côté, le personnage de Rogue dans Harry Potter incarne le mélange entre le passé et l’histoire déchirants, et un caractère froid et austère… Pour finalement apporter une contribution décisive au moment des résolutions.
6. Assurez une logique entre le début et la fin de l’histoire
Comme pour le schéma narratif, vous devez anticiper la fin de votre roman fantastique, mais aussi votre saga s’il y en a une. Il ne s’agit pas d’écrire en connaissant forcément le détail du dénouement, puisque l’écriture révèle des idées et des possibilités invisibles jusqu’alors.
Par exemple, vous pouvez imaginer plusieurs fins possibles, telles que le lecteur se les imaginerait au fur et à mesure de l’histoire. Chapitre après chapitre, les possibilités se resserrent et se concentrent autour d’un climax et d’une fin de plus en plus probable.
Vous pouvez opter pour une fin qui laissera une ouverture, soit à d’éventuelles suites, soit à la libre imagination de ceux qui vous lisent. Laisser une question, une zone de trouble, peut pimenter votre récit et la rétrospective que l’on s’en fait. Pensez que la fin du roman fantastique est comme la dernière minute d’un rendez-vous : faites bonne impression au moment du point final !
7. Préservez vos idées en les mettant à plat
Avez-vous remarqué que les meilleures idées d’écriture viennent au moment le plus inattendu ? Au détour d’un parc, à la sortie de la douche, au moment où vous vous endormez, ou dans vos phases de concentration etc.
Que ce soit pour le titre ou le déroulement d’une intrigue, certains écrivains conservent toujours un calepin papier ou numérique sur eux. Par exemple, vous pouvez vous retrouver avec un carnet tapissé de schémas, de noms, de phrases, de brides d’histoire, de cartes et autres esquisses manuscrites. Si vous tenez un journal de bord ou intime, vous le savez : laisser mûrir une idée pour la consulter plus tard permet d’ouvrir la voie à d’autres possibilités. Vous êtes du genre numérique, au point de vous demander si un audiobook est un bon cadeau pour votre grand-mère ? Certaines applications, comme Trello ou Notion, vous permettent de garder une trace écrite de vos idées sous forme de listes ou de tableaux.
8. Proposez de l’action à votre lecteur
Qui ne s’est pas déjà régalé en lisant les longues descriptions de l’univers fantastique du Seigneur des Anneaux de J.R.R Tolkien, de l’Assassin Royal de Robin Hobb ou du Lion de Macédoine de David Gemmel ?
Vous aurez bien entendu besoin de ces phases d’explications pour proposer une immersion à votre lecteur, et bien écrire votre roman fantastique. Veillez à bien équilibrer ces phases avec des scènes d’action détaillées, afin de garder le dynamisme de votre récit et en maintenir l’intérêt. Pour donner toute leur puissance à ces instants de combat, disputes, rencontres, et autres moments d’intensité, vous devrez avoir bien travaillé vos personnages et leurs spécificités pour nourrir leur attachement.
9. Inspirez-vous en lisant, encore et toujours !
Pour écrire un roman fantastique, l’imagination sera votre ressource phare. Et vous la nourrirez à la fois en lisant, écoutant et contemplant d’autres œuvres d’art, mais aussi en activant régulièrement votre cerveau créatif.
Vous n’avez pas besoin de lire l’intégrale des sagas fantastiques, ésotériques ou de science fiction pour cultiver votre inspiration. Simplement : l’écriture est la continuité de la lecture. Que ce soit pour trouver des idées de fond ou des exemples de tournures et de techniques d’écriture, se plonger dans un livre, une nouvelle, une trilogie, fait partie du processus.
Au cœur de l’écriture d’un livre réside le cerveau, qui a besoin d’être alimenté sainement. Plus qu’un simple intermédiaire entre l’imaginaire et la narration, il est aussi l’outil idéal pour nous faire basculer des arts appliqués à leur forme la plus pure.