Devenir écrivain et même, pourquoi pas, devenir un écrivain célèbre n’est pas forcément synonyme de formations et études littéraires. Quel que soit le type d’ouvrage que vous choisissiez d’écrire , un roman fantastique, une biographie, un recueil de poésie, si vous décidez de vous lancer dans la conception d' un audiobook, d'un livre technique ou bien encore d'une bande dessinée, cela peut se faire en usant de vos propres compétences. L’écriture n’est pas toujours une affaire de culture — dépendamment du genre d’ouvrage que vous envisagez de produire, bien sûr —, mais d’abord une trace de votre identité.
Néanmoins, que vous soyez ou non "présent" dans chaque mot de votre livre, que votre récit émerge de la pure créativité ou pas, un parcours bien précis jusqu’à une possible diffusion de vos textes demeure conseillé.
Non qu’il soit indispensable et obligatoire ! Mais, par expérience, je dirais que les voies de la publication sont tortueuses et qu’un certain itinéraire est à considérer sous peine de ne pas pouvoir atteindre le maximum de lecteurs et les satisfaire.
Évidemment, il existe la providence capable de vous propulser aux firmaments des « best-sellers » sans que vous ayez eu à produire de multiples efforts.
Mais soyons honnêtes et précautionneux. Mieux vaut laisser au facteur chance une moindre place.
Alors, pour devenir écrivain, intéressons-nous d’abord à l’ouvrage et posons
un regard sur cette étape souvent mise en exergue …
Un plan pour votre livre.
Ici se pose la question des études et formations littéraires.
Pour ceux qui ont poursuivi un cursus orienté vers les lettres, les bases de travail sont déjà logiquement acquises. Le souffle narratif, la chronologie comme le rythme du récit, les figures de style, ou les défauts de langage à éliminer n’ont plus de secrets pour vous.
Or, pour ceux qui ne possèdent pas ce savoir, il peut être nécessaire de se renseigner, d’observer de quelles manières sont construits les chapitres par exemple. De lire, lire et encore lire afin de s’imprégner et d'analyser les différentes structures de récits.
Si vous avez perdu le gout de la lecture, nourrissez-vous de conseils pour reprendre du plaisir à lire.
Si vous ne savez pas par où commencer, intéressez-vous à des articles qui vous offriront des clés afin d’établir un plan pour votre livre ou qui vous expliqueront de A à Z comment écrire un roman fantastique par exemple ou autres catégories d’ouvrages.
La planification donne une architecture à l’histoire, une psychologie solide à vos personnages et une cohérence au tout. Si les acteurs de votre livre ne tiennent pas debout du début à la fin, si les lignes de temps se croisent pour finalement se perdre et perdre ainsi vos lecteurs, le travail de correction pour l’éditeur qui vous aura remarqué lui donnera l'assurance d'un labeur phénoménal sur vos textes.
Et par conséquent, il réfléchira à 2 fois avant d’envisager une collaboration.
Justement. Abordons ce deuxième ingrédient qui vous permettra de devenir un écrivain dans les règles de l’art.
Le correcteur littéraire
Peut-on se passer d'eux ? À mon humble avis, non. Et ceci, non sans raison.
Comme notifié ci-dessus, si vous avez suivi des études de lettres, vous avez acquis un œil acéré vis-à-vis de la littérature. Orthographe, syntaxe, grammaire et lois propres au récit sont vos domaines de prédilection.
Toutefois, il ne faut pas négliger la charge de travail à effectuer. Des heures, des jours, voire des mois de concentration seront nécessaires à parfaire votre ouvrage. Ce temps de besogne peut vite devenir trop lourd et vous amener à vous décourager.
Une raison supplémentaire de recourir à un correcteur est que vous êtes trop impliqué émotionnellement par rapport à votre récit.
Il est utile de se détacher de l’histoire, de prendre une position froide et analytique afin de rectifier ses propres écrits avec efficacité et discernement. Processus extrêmement complexe, chronophage et douloureux.
Car au fil de la correction, vous serez happés par votre texte. L’histoire et l’émotionnel prendront le dessus. Les « coquilles » vous échapperont, les contresens qui sont nés de votre imaginaire et vous ayant conduits à quelques paragraphes un tantinet illogiques, vous ne les verrez pas.
Puis viendra le comble de l’écrivain qui s’acharne et ne comprend pas comment il a pu passer à côté de telles ou telles bévues lorsque le lecteur lui en fera la remarque.
Des fautes si visibles que le doute concernant votre talent inné ou acquis s’installera en vous.
Un bon correcteur vous rassurera sur ce point. Il vous dira : « C’est normal ! On ne peut être l’auteur et le correcteur de son livre. »
Toutes les "stars" de l’écriture ont recours à leurs services. Et ce n’est pas un hasard ou un caprice.
C’est une nécessité à la qualité.
Le coût d'un correcteur est évidemment un paramètre à prendre en compte. Pensez simplement de nouveau que moins un éditeur aura de besogne sur votre ouvrage plus vos chances grandiront auprès de lui.
C’est un commerçant, ne l’oubliez pas.
Ainsi, en possession d’un livre peaufiné, vous arriverez au Saint des Saints pour devenir écrivain. Le lieu sacré où il s’agira de...
Faire publier son livre par un éditeur
Ou le faire soi-même !
Car enfin, vous le savez sûrement, plusieurs formules de publication existent.
L’autoédition ou le compte d’auteur.
Maintes plateformes dans ce domaine vous proposeront de multiples options afin de diffuser votre livre.
Pour ne citer que certaines d’entre elles, parmi les moins onéreuses, il y a bien sûr, Amazon Kindle, Lulu.com, Librinova, CooLibri.com, et tant d’autres encore.
Avec ce type d’édition, vous serez seul maître à bord. Moyennant un prix pouvant varier du simple au double. Renseignez-vous avec insistance sur ce point !
En outre, le diffuseur à compte d’auteur mettra à votre disposition la publication, certes. Mais aussi des services.
— Publication numérique.
— Publication numérique et papier.
— Graphisme de couvertures.
— Correction de textes.
— Suivi des ventes.
— Publicité.
Les offres pullulent et les tarifs vous mèneront très vite à dépasser le budget prévu.
Aussi, ciblez bien vos besoins avant de vous engager. Le but n’étant pas de publier pour finalement perdre de l’argent.
Un point important à retenir…
Ces plateformes ne jugent pas votre travail, certes. Mais elles ont un regard sur les propos à caractère diffamatoire, discriminatoire ou bien la propagande outrageuse. Rien de plus normal. La liberté d’expression n’inclut pas le dénigrement ou l’insulte.
Les maisons d’édition participatives
Avec ces maisons d’édition, logiquement, les frais sont partagés. La mise en page, la création de couvertures, la diffusion, se feront grâce à votre participation financière.
Et parfois, celui-ci se tient à des niveaux qui frisent le déséquilibre.
Pour ma part, j’ai par le passé obtenu une proposition de contrat avec l’une de ces sociétés pour un engagement approchant les 2000 euros. Offre que j’ai refusée et qui a soudainement été révisée en une semaine à hauteur de 1000 euros.
Il va sans dire que l’on gagne son pain comme on le peut. Mais ce type de grand écart sème le doute sur le sérieux des services. Diviser son prix par 2 si rapidement revient à nous crier que celui-ci a été gonflé au-delà du raisonnable.
Un épisode anecdotique qui ne dit pas que toutes les maisons d’édition participatives usent de la même légèreté morale.
Aussi, ne plongez pas tête baissée lorsque l’on vous propose un contrat du genre.
La tentation est là, bien sûr. Le rêve de la publication et de l’expansion se met en route dans votre cerveau, inévitablement.
Or, là encore, renseignez-vous et soyez prudent.
Seul un éditeur à compte d’éditeur ne vous demandera jamais un centime.
Les maisons d’éditions à compte d’éditeur
Ces éditeurs qui vous prennent en charge à 100 %. Qui croient en vous, en votre potentiel. Qui vous assurent la diffusion optimale de votre ouvrage et la promotion sur tous fronts sont le fin du fin.
Une chose est sûre, il s’agit de la plus belle des plateformes pour vous faire connaitre dans le milieu de l’édition.
Forcément, les places sont chères et même quasiment inexistantes. Vous devez représenter un fort potentiel de vente. Répondre aux exigences du consommateur et sa sensibilité actuelle.
En d’autres termes, coller à la tendance indépendamment de vos talents d’écrivain.
Ces structures sont nombreuses. Toutes ayant une ou plusieurs lignes éditoriales précises.
Lorsque vous envoyez votre manuscrit à l’une d’entre elles, vérifiez en amont qu’elle correspond à vos écrits. Si vous ne rentrez pas dans les cases, vous serez refusé d’office.
Après avoir judicieusement choisi une ou plusieurs maisons d’édition, très souvent, celles-ci vous demanderont vos textes avec des polices particulières, contenus dans des formats de fichier spécifiques, des résumés, des synopsis, des « pitchs ».
Un temps considérable vous sera donc nécessaire pour adapter vos écrits à chaque éditeur.
Question rentabilité pour l’auteur, si vous ne vendez pas des milliers d’exemplaires, la recette sera maigre. Équation commerciale oblige… Plus il y a d’intermédiaires, de prise en charge de l’auteur et son travail, plus votre bénéfice net s’amoindrira.
Je ne citerai pas l’ensemble de ces maisons d’édition sous peine de vous livrer un catalogue inutile.
Notons simplement Gallimard, Hachette, Albin Michel, Acte Sud, pour leurs noms qui interpellent immédiatement.
Vous l’aurez compris. Se voir proposer un contrat par un éditeur à compte d’éditeur qui s’engage pour vous, dépend de son coup de cœur, de sa foi en votre travail et des perspectives de rentabilité.
Rien n’est impossible. De nombreux écrivains ont été repérés et sont devenus célèbres par ce biais.
Surtout, ne négligez pas cette voie qui parait être réservée à une élite. À ceux qui ont suivi des études littéraires, journalistiques ou sont déjà médiatisés.
Une des membres du personnel de chez Gallimard avec qui j’ai eu le plaisir de converser m’a dit :
" Il n’y a pas de piston. Rien de complexe. Tout est très simple. Quelques personnes dans un bureau lisent chaque envoi. Envoyez votre manuscrit, et n’y pensez plus."
Cela peut paraitre décevant. Telle une mise en garde.
Mais l’on peut y voir aussi autre chose.
Devenir écrivain, et devenir célèbre surtout, ne dépend pas de la manière dont vous faites publier vos écrits et surtout pas du fait que vous soyez publié par un éditeur à compte d'éditeur immédiatement.
Elle dépend avant tout du retour de vos lecteurs.
Une correctrice de chez Éditions Eyrolles m'a dit, alors que je n'avais encore publié, m'a dit: " Un éditeur prend avant tout en considération les avis des lecteurs qui vous ont lus "
Sous entendu qu'il est parfois judicieux de commencer pour une autoédition.
Celle-ci offrira de la matière aux éditeurs afin qu'ils puissent jauger de la réaction du public.
Une voie qui peut paraitre sacrificielle mais que peut porter ses fruits.
De toutes les façons,
vous avez écrit un livre, quel qu’il soit, vous êtes écrivain.
Si vous devez devenir célèbre, vous le deviendrez.
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